Alors que tout le monde se prépare à fêter Noël, on vous propose un petit tour des traditions de Noël dans notre région. Petit panorama d’un temps pas si lointain.

Le Père Noël et les cadeaux


A l'époque, où la pratique religieuse était très présente en Bretagne, celui dont on espérait plein de bonnes choses était appelé « Ar Mabig Jezuz » (l'enfant Jésus). Pour les cadeaux (« ar profou »), les anciens se souviennent qu’ils se limitaient souvent à un sucre d'orge ou un « petit jésus » en sucre, ou encore une belle pomme rouge. Les bonnes années les parents y ajoutaient une orange. Les enfants trouvaient alors leurs cadeaux dans leurs sabots le matin du 25 décembre… à condition qu'ils soient bien propres.

La messe de Noël


On vit apparaître la messe de Noël dès le VIème siècle (ou plutôt 3 messes) :

- la première, « de la nuit », qui correspond aujourd'hui à la messe de minuit ;

- la deuxième « de l'aurore » (la basse messe) ;

- la troisième « du jour » (la « grand » messe).

En breton, elle s’appelle « Offern ar pelgent » (la messe d'avant l'aube). Elle était suivie avec assiduité (et continue d'ailleurs de l'être). Aller à la messe signifiait faire plusieurs kilomètres à pied, de nuit, par tous les temps sur des chemins boueux, tout en chantant des cantiques de Noël (avant que la voiture se soit démocratisée).

Avant de partir, la famille partageait une collation de crêpes et allumait la bûche. En arrivant à l'église, illuminée par les cierges, elle dépose son offrande au pied de la crèche (un gâteau, du beurre, des œufs, un panier d'osier, etc.).

Ceux qui restaient pour garder la maison et les animaux étaient chargés de disposer des couronnes de paille dans les champs, autour de leurs pommiers, pour s'assurer une belle récolte.

Le réveillon et la bûche de Noël


En breton le réveillon se dit « fiskoan », mot qui est la contraction de « fest » (fête) et de « koan » (souper). Au retour de la messe, la famille réveillonnait avec un repas légèrement amélioré (soupe au pain, kig ha farz, etc.). Et, on n'oubliait pas les animaux qui avaient droit à une ration supplémentaire

De plus, loin d’être un gâteau, la bûche de Noël était un énorme bois dur à combustion lente (chêne, hêtre, orme, etc.). Appelée « Kef nedeleg », « skod an nedeleg », « an etev nedeleg » ou encore « tos an nedeleg », elle était aspergée d'eau bénite et de sel avant d'être brûlée. La combustion pouvait durer plusieurs jours mais devait surtout chauffer la veillée de Noël après la messe. Et, les invités repartaient parfois chez eux avec un sabot plein de braises, pour leur permettre d'allumer le feu à leur retour chez eux.


Une nuit magique


Les croyances et autres histoires anciennes sont nombreuses au sujet de la nuit de Noël. On peut citer par exemple :

- Pendant que sonnent les 12 coups de minuit, on entend le son des cloches des villes englouties et on peut voir des menhirs qui sortent de terre pour aller boire à la source. Ils ont laissé à leur emplacement un trésor… qu’il faut saisir avant leur retour.

- Au cours de cette nuit, aucun esprit satanique ne peut agir ni aucune sorcière surgir. Les korrigans et l'ankou se sont éloignés !

- Pendant la messe de minuit, les animaux parlent « la langue de l'homme » dans leurs étables.
- Une légende des Côtes d'Armor raconte le miracle de Sainte Brigitte, infirme sans bras, qui reçut l'enfant de Marie sur ses genoux et qui retrouva ses mains et ses bras pour langer le divin enfant, en lui chantant la berceuse de Noël.

 

Nedeleg mat d'an holl !

Bon Noël à tous !